Tour infernale
Quarante étages, mille appartements et deux mille notables triés sur le volet qui partent complètement en vrille : les ingrédients de cet "Immeuble de Grande Hauteur" avaient tout, absolument tout...
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le 28 juil. 2014
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I.G.H, Immeuble de Grande Hauteur est le dernier étage de la trilogie de béton, est ce son zénith ou son nadir ?
Encore une fois, on est au coeur même des thématiques chères à Ballard, l'humanité, la déliquescence, les rapports humains, la bestialité inhérente de l'Homme et j'en passe. Si vous avez lu les deux histoires précédentes Crash et l'île de béton, autant vous le dire tout de suite, ça sentirait presque la redite comme je le présentais dans l'île de béton.
On y suit la vie d'un immeuble où sont rassemblés un large panel de catégorie socio-culturelle ( des cadres-sup, des ingénieurs, des docteurs, des artistes, des techniciens) organisé selon le bon vieux truc de l'échelle sociale : les salauds de pauvres au rez de chaussée, les riches tout en haut.
Suite à une coupure de courant, les querelles de voisinage deviennent peu à peu de véritable guerre opposant un étage à un autre étage. Tout cela ne cessera de s'envenimer dans une sorte de Talion moderne oeil pour oeil, homme pour chien. D'ailleurs si j'ai fait allusion à la chute de la maison usher c'est parce que j'ai retrouvé avec un certain plaisir cette sorte de corrélation étrange entre l'avancement de la décrépitude de l'immeuble et la détérioration des rapports humains à l'intérieure de celui ci.
Si on n'a pas l'habitude, on pourra s'étonner de la facilité avec laquelle le personnage principal, Robert Laing, oublie rapidement tout sentiment d'étrangeté de la situation et cesse de lutter contre le processus de régression qui se met violemment en place dans l'immeuble. Les habitants passent en effet de rixe entre voisin, à des bagarres entre étage pour finir par instaurer une sorte de règne féodale où plusieurs étages peuvent se lier sous la bannière d'un même clan.
Mais c'est oublié là un des classiques de Ballard, le héros amoral qui s'en fout de l'apocalypse.
Au final, une trilogie agréable aux thèmes certes parfois récurrent mais traités différemment. Si vous aimez les ambiances dérangeantes où règne un doux parfum de décrépitude n'hésitez plus, la trilogie de béton est faite pour vous ET si vous êtes un peu une petite nature, vous pouvez zapper Crash, ou le lire en dernier, l'ordre importe peu finalement.
Petit apparté, et puis grâce à ce bouquin je ne verrais plus jamais ça de la même manière ah !
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le 10 juin 2015
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