2011. Adolf Hitler se réveille sur un terrain vague de Berlin, sans explication, et tente de revenir dans la politique.
Avec un pitch aussi sulfureux, ce livre se garantissait une belle audience. Mais le contenu est-il à la hauteur?
Il faut bien avouer que oui. Car, tout au long du récit (écrit à la première personne, du point de vue du dictateur le plus hais de l'Histoire, donc), nous aurons droit aux péripéties d'un homme qui doit rattraper plus de soixante ans d'évolution technologique et sociétale, tout en bénéficiant de l'aide d'une équipe de télévision prête à tout pour faire de l'audimat.
Ce livre a l'humour aussi facile que corrosif. Certains quiproquos, certaines situations, sont réellement hilarantes. Timus Vermes manque parfois de peu de nous rendre Hitler sympathique, à cause de cet humour, mais parvient toujours à rappeler qui il est, et à contrebalancer cet humour par un rappel bien senti de la mégalomanie de l'homme.
Au final, on passe donc un excellent moment devant ce livre.
Mais, il faut également noter l'importance de la mise en abîme dans cet ouvrage.
En effet, Hitler, dans ses "sketchs", fait la critique de la société moderne, de son point de vue. Et Timus Vermes en profite pour donner au lecteur des éléments de réflexion: bien que systématiquement exagérés, les réflexions du personnage principal et narrateur donnent à réfléchir. D'abord sur ce qu'il ne faut pas faire, et, par conséquent, sur ce qu'il conviendrait de faire.
Écrit sur un ton léger, ce livre parvient à ne pas faire l'apologie du nazisme ou à rendre son inventeur trop sympathique. Les parallèles à tirer avec l'actualité sont assez évidents, et faits de manière intelligente.
En clair, un des livres qu'il faudra avoir lu en 2014/2015, à mon sens.
Le seul reproche que je peux décemment lui faire, c'est de finir trop vite et un peu abruptement. Je comprends l'attrait d'une fin ouverte, qui permet de créer une certaine tension, mais on reste légèrement sur sa faim...
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