La novélisation, en littérature, ce n'est pas ce qu'il y a de plus respecté chez nous, là où les américains en sont plutôt friands. Tarantino a grandi avec des novélisations de films qu'il aimait beaucoup, et en retombant sur son propre scénario pour Once Upon a Time in Hollywood, il s'est mis à l'écriture de ce roman.
Ne vous attendez pas à une version étendue du film avec un style détestable, ni à un roman qui se déroulerait dans le même univers mais en racontant des événements tout à fait différents, ce n'est ni l'un ni l'autre. Déjà c'est plutôt simple à lire, mais pas dans le mauvais sens du terme. On connaissait Tarantino pour la qualité d'écriture de ses dialogues, et il se débrouille plutôt bien pour ce qui est de l'écriture de roman, malgré quelques tournures lourdes ici et là (mais on sent que c'est voulu). Par exemple il y a plus de 80 fois le mot "pieds" dans ce bouquin (c'est l'avantage de lire sur liseuse, on peut trouver ce genre d'infos assez facilement). Donc voilà, si vous aviez encore des doutes quant au fétiche du réalisateur américain, là c'est bien plus clair. Je trouve que quand Tarantino décrit une femme ou une scène de sexe c'est assez pompeux aussi, sans aucune finesse, mais on va dire que c'est son style.
Pour moi ce qui constitue l'intérêt principal de ce roman, c'est qu'il va explorer l'industrie cinématographique des années 60 d'une autre façon que dans le film : on va avoir les points de vue des personnages sur divers films et réalisateurs, connaitre un peu plus les ficelles de ces métiers que dans le film lui-même, et tout ça donne de l'épaisseur aux personnages. Parce qu'à l'exception de Sharon Tate, les autres ont plus de temps pour exister ici.
Ce n'est pas un grand livre, mais c'est plutôt honnête dans la démarche. On se laisse facilement happer et on passe un bon moment.