Quelque part aux confins de la Slovaquie et de la Hongrie, deux gosses, liés par une amitié indéfectible, font les 400 coups. Le premier roman de Peter Balko a mis 8 ans pour nous parvenir mais sa traduction aux éditions Bleu & Jaune (une maison fort recommandable) vaut le détour, ne serait-ce que par le style alerte de l'auteur et la richesse de son vocabulaire, avec moult références à l'histoire de l'Europe centrale, pour ceux qui s'y intéressent. S'il est fait référence aux aventures de Tom Sawyer dans la quatrième de couverture, Il était une fois à Lošonc rejoint aussi le côté débridé et goguenard de certains livres d'Arto Paasilinna ou de Andreï Kourkov. Le roman a beau être à hauteur d'enfants, il n'en pose pas moins un regard amusé sur les mœurs et coutumes de la Slovaquie rurale, sur un bout de terre qui a connu son lot d'invasions dans le passé. Balko nous régale de nombreuses légendes locales et remonte l'histoire sans jamais perdre de vue ses deux jeunes héros, un fils de bonne famille qui aime à s'encanailler avec une graine de voyou lequel ne craint pas de faire le coup de poing, entre deux bêtises commises avec son copain. Haut en couleurs et bourré de tendresse, Il était une fois à Lošonc trace simultanément des portraits pittoresques d'un grand nombre de personnages, ramenés assez souvent à leurs vices cachés ou éclatants. De ce récit vif et parfois baroque, l'on ressort ragaillardi et pas trop attristé par le drame qui met fin, d'une certaine manière, à l'innocence (relative) de l'enfance. Maintenant, que les éditions Bleu & Jaune ne se gênent pas, s'il y a d'autres romans de Peter Balko qui attendent leur publication en français.

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le 11 juin 2022

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