Iliade, un titre que tout le monde connaît. Beaucoup même veulent le "relire" avant même de l'avoir lu. Il y aurait quelque chose de honteux à ne pas l'avoir lu avant même de naître.
Pour ma part, je viens de le découvrir et ce qui m'a frappé c'est à quel point ce qu'on en dit peut être faux. On connaît l'Iliade sans même le connaître. Premier fait marquant : Achille est absent durant presque tout le récit, laissant la place à d'autres héros, ce qui est une très bonne chose. Impossible de ne pas être émerveillé devant les prouesses de Diomède qui réussit à blesser deux dieux sans sa transe guerrière. Un autre fait marquant : la présence des dieux qui sont presque les architectes du monde des hommes et aussi de leurs querelles. Le cheval de Troie également n'est jamais cité. Le récit s'arrête aux funérailles d'Hector, largement avant l'épisode du cheval. L'idée même du cheval est absente. Et quand il commence, ça fait neuf ans que achéens et troyens s'affrontent. L'épisode de l'enlèvement d'Hélène par Parîs n'est aussi que brièvement mentionné. On part du principe où vous connaissez déjà les enjeux et ce qui a précédé ce qui est ici narré.
Un réel plaisir de découvrir cette épopée guerrière ou le sang et la terre se mêlent, où les dieux s'affrontent à travers les lames et les lances humaines, où deux frères font écho à un autre couple de frères. On ne s'ennuie jamais même lors des anecdotes qui parsèment le récit. Une véritable ode aux héros et à la poésie.
Reste une légère frustration qui n'est pas imputable au récit : on sent qu'il appartient à quelque chose de beaucoup plus grand et on veut le reste.