Je n'ai jamais compris cette passion pour l'Odysée, peut-être que je suis trop jeune, ou trop bête, je l'ai lu plusieurs fois, et je sors toujours de sa lecture, difficilement, peu convaincu, assez triste de ma propre déception.
Alors que l'Iliade ! Tout est là, dans le récit merveilleux d'une guerre qu'on sait d'avance perdue d'avance, dont on oublie la fin pour revivre avec passion, un instant de doute, celui d'Achille. Héros parmi les héros, fils d'une divinité, méprisé par les pouvoirs iniques d'Agamemnon et de son frère.
Pendant ces quelques jours, l'équilibre va basculer, les Dieux s'en mêlent, se battent entre eux, Diomède écharpe Aphrodite de sa lance. L'ichor des dieux se mêlent au sang des humains. Malgré les stratagèmes d'Ulysse qui, bien avant son fameux cheval, traverse la nuit tuant tout sur son passage, c'est Hector, enflammé qui avance au milieu des troupes troyennes, allant jusqu'à menacer les navires Grecs, uniques espoirs d'un retour.
Dans cette débandade des héros, pourtant bientôt victorieux, tout est renversé. La colère d'Achille semble implacable. Seul un drame terrible saura ramener à la "raison" le héros refermé sur son orgueil blessé.
Je ne vous raconte pas la fin, mais le sang ne cessera de couler. Jusqu'à l'humiliation de Priam et du corps de son fils bien aimé, destiné à se battre pour le déshonneur de son frère.
Homère (oui, oui) nous livre ici le premier blockbuster de l'humanité. Aventure horizontale, inversion du manichéisme. Le livre transcende l'histoire d'un monde, hommes et femmes, déesses et dieux sont au centre de ce livre que je pourrais relire, à l'infini.