Bon, on ne va pas se mentir, à priori Balzac ce n'est pas ma tasse de thé. Le thé c'est comme tout, il a ses nuances, ses parfums, ses goûts...
Moi je suis plus Victor Hugo et surtout Maupassant que Balzac ou Flaubert. Mais là j'ai été bluffé. C'est vivant, cruel, instructif, authentique sur 530 pages, je n'ai pas pu le lâcher.
Alors je ne vais pas spolier mais disons qu'en gros c'est l'histoire d'un joli garçon de province qui monte à Paris parce qu'il plaît, et découvre vite qu'il y a 2 manieres de vivre son talent : l'austérité au sein d'un cénacle de sages qui vivent une vie quasi monastique, ou la frivolité qui lui permet de découvrir le sexe, la vanité de la renommée, le monde de la mode et de la superficialité, de l'esprit, la cruauté et la vacuité de l'âme.
Voilà, le fond, qui pourrait paraître sentencieux (c'est pas bien de prendre la voie rapide quand on pourrait prendre les chemins de traverse) est beaucoup plus subtil, il remet en question ce qui devait déjà poindre à l'époque, l'exagération des droits individuels au détriment d'un idéal collectif. Et ce qui s'ensuit la fausse solidarité en fait intéressée, l'abandon des valeurs de fond, sacrifiées à la gloriole d'un monde décadent et corrompu. Avec beaucoup d'acuité et d'humanité si ce n'est d'humanisme, Balzac dépeint l'humanité éternelle et je ne peux m!empêcher de voir se refléter le présent dans ce passé.