Publié sur L'Homme qui lit :
Quand deux écrivains se rencontrent et se mettent à écrire à quatre mains, cela donne en général des romans bien ficelés, mais on peut également observer dans de rares cas la naissance d’une histoire d’amour qui conduit les deux auteurs à se marier. Cette anecdote mise à part, le couple d’écrivains a fait un carton avec sa trilogie W3 parue aux éditions Télémaque et disponible depuis au format poche au Livre de Poche, et offre aux lecteurs une préquelle à sa trilogie, explorant les origines du tueur Ilya Kalinine.
Le roman se veut le témoignage de Vera Obolanski, mère aimante d’un enfant ordinaire ayant plongé trop tôt dans ce que le monde avait de plus sombre à offrir pour espérer s’en sortir sans séquelles. Jumeaux nés d’un amour de passage, Ilya et sa sœur Tania sont condamnés à grandir dans la sordide misère de l’orphelinat de Kaliningrad par cette Russie qui les considère comme enfants illégaux.
Face aux épreuves de la vie, à la cupidité des adultes, à la lubricité des hommes, à la duplicité d’un orphelinat censé assurer leur sécurité, Ilya n’aura pas d’autre choix que de fuir avec sa sœur pour échapper aux prédateurs. C’est une histoire qui, très tôt, s’inscrit irrémédiablement dans la violence. La suite, c’est la fuite et la survie, les coups durs et les victoires, puis enfin l’espoir d’une vie tranquille. Quand sa sœur sera kidnappée afin d’alimenter un réseau de prostitution en Europe, s’en est trop pour Ilya, et un déferlement de violence s’abat alors sur ceux qui lui ont pris sa sœur. Un atout macabre qui n’échappera pas à l’œil intéressé des services de renseignement français…
Je n’ai pas encore lu la saga W3, qui trône pourtant dans une de mes étagères de livres de poche, mais j’ai adoré cette première lecture, et j’ai désormais hâte de me plonger dans les trois pavés dont on m’a toujours dit le plus grand bien. Pour les fans, sachez que les deux auteurs publient leur prochain roman Islanova le 12 octobre aux éditions Fleuve Noir.