Je connaissais J.C. Rufin médecin, écrivain, ambassadeur. J'ignorais que c'était un amoureux de la marche à pied surtout en haute montagne.

Voulant se retrouver physiquement et psychologiquement après la sortie d'un roman et avant l'écriture du prochain, J.C.Rufin décide de faire le chemin de Compostelle en partant de Hendaye et en passant par la route nord, la moins fréquentée.
Et nous partons avec lui sur les chemins, qui ne sont pas tous aussi bucoliques que l'on pourrait penser.

L'auteur nous décrit avec beaucoup d'humour et d'auto-dérision les difficultés qui pourraient nous attendre si un jour nous décidions de suivre ses pas et elles ne manquent pas......Il ne nous épargne rien: les banlieues sordides qu'il faut traverser en longeant des autoroutes sur des kilomètres, le manque d'amabilité et l'extrême intéressement des personnes qui gèrent certains refuges.
Une grande partie du récit nous fait vivre avec le pèlerin les difficultés physiques: l'état des pauvres pieds après plusieurs jours de marche, le sac à dos que l'on allège de plus en plus se déchargeant du superflu. Et l'idéal du pauvre marcheur en prend pour son grade: la marche sous la pluie ou sous un soleil écrasant, le peu de vêtements de rechange emportés, les quelques nuits passées en bivouac pour échapper à la promiscuité des refuges nous donne à l'arrivée un homme proche de la clochardisation que l'on "sent " venir de loin.

Le chemin de Compostelle est aussi une occasion de rencontres humaines incroyables. Cherchant plutôt la solitude dans son cheminement personnel J.C.Rufin ne fait rien pour nouer des liens avec d'autres marcheurs mais il nous brosse malgré tout des tableaux de personnages qu'il croque avec beaucoup d'humour.

L'humour voilà le maître mot de ce récit. Dès les premières pages le ton est donné: J.C.Rufin ne se prend pas au sérieux et ne cache pas le ridicule de certaines situations.

Pour finir je ne peux qu'être admirative de son écriture: recherchée mais sans excès. Ses phrases sont toujours bien tournées et les mots sonnent juste.

Ce fut pur moment de bonheur!
dodie
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le 6 juin 2013

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