Où la recherche du bonheur s'efface devant le bonheur de la recherche.
J'ai trouvé un parallèle très intéressant entre la lecture de ce livre et son contenu : ça a démarré très fort, plein d'enthousiasme, tant pour le narrateur-auteur que pour moi qui avait souvent repoussé ce livre sans trop savoir pourquoi, il aura fallu que je demande ma compagne en mariage pour que finalement je me lance dans ce récit. On s'accroche à la lecture au fil des pages et tel les pas pour le jacquet, les mots se succèdent les uns après les autres pour finalement n'aboutir qu'à une petite désillusion. Le chemin est riche et passionnant, mais au final si Saint-Jacques n'est qu'une ville bruyante et encombrée, l'épilogue n'en est pas moins artificiel et convenu.
Ne me méprenez cependant pas, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre et j'ai tout particulièrement apprécié le ton utilisé par l'auteur. Le lecteur accompagne véritablement le narrateur et peut à certains moments avoir l'impression de dépasser le stade de l'écrit pour être assis à la terrasse d'une auberge ou au coin d'un feu à l'étape sur le chemin de Saint-Jacques. J'avais déjà lu plusieurs livres de Jean-Christophe Rufin mais celui-ci est, je pense, le plus personnel et le ton utilisé m'a donné une très inattendue impression de proximité avec l'auteur, tout au long des kilomètres.
J'ajoute encore que ce livre m'a aussi donné envie de liberté et de grands espaces, de partir, sac sur le dos et bâton à la main pour peut-être ne pas rechercher le bonheur, mais pour simplement le bonheur de la recherche.