Quelque part dans les Dolomites, un grimpeur tombe et meurt sur le coup. Un autre homme, venu également se frotter aux vertiges du massif afin de chercher un peu de solitude, signale l’incident... et se retrouve accusé.
Passé ce résumé – certes un tantinet échevelé à suivre- Impossible est la nouvelle démonstration du talent oh combien humaniste d’Erri DeLuca. S’appuyant sur un format pragmatique (le lecteur suit le compte-rendu d’un procès verbal), l’auteur de Trois chevaux et du Poids du Papillon incise les rouages d’un récit aux contours administratifs pour y ajouter les soliloques de l’accusé. En somme, mettre de l’humain là où on ne l’attend pas. Par cette prose précieuse, sans fards, qui interroge à la fois la morale, l’existence, la philosophie d’un être dans tout ce qu’il a de complexe, Impossible est d’une simplicité désarmante de justesse. Et de beauté.