Je n'ai guère envie de faire une longue critique d'un ouvrage inconséquent, inutile et aussi plat que celui-ci. Ce serait sans doute une perte de temps.

Finalement, que prône-t-il ?
Une préférence pour une pulsion stérile, pour l'atonie du militantisme classique et pour le choix de la réaction aux dépens de l'action. Il encourage l'indignation, pour mieux dissuader à chacun de s'investir.

Stéphane Hessel nous vend ici une camelote intellectuelle : discours plat, inintéressant, et totalement dépourvu de propositions innovantes (alors même qu'il prône l'innovation pour plus de démocratie au sein du Collectif Roosevelt). Ou comment faire du pseudo moderne et neuf avec des propositions avariées, dépassées, absolument incohérentes avec la situation du monde actuel. Revenir au modèle social inventé par le Conseil National de la Résistance ? Ineptie totale ! Ce ne serait que régression : rappelons qu'à l'époque l'assurance maladie ne concernait que les salariés et qu'elle ne remboursait qu'à moitié les frais médicaux. C'était un début, qui n'a cessé d'évoluer dans le bon sens.

C'est, qui plus est, assez étrange de prôner l'indignation pour un ancien Résistant : les Résistants, qui ont participé pleinement à la Libération du pays, sont-ils restés au stade de l'indignation pour y parvenir ?

Là où la question de l'indignation pouvait être intéressante, c'était sur les interrogations qu'elle suppose. Pourquoi s'indigner ? A quoi correspond l'indignation au XXIème siècle ? Est-ce une démarche ? Peut-elle se concevoir sans suite, sans transformation en une action ?

Finalement, l'indignation qu'il prône, c'est une non implication. Il affirme finalement que l'implication de chacun ne permet pas de changer le cours des choses, alors même qu'au moment, par exemple, d'élections, on y a largement le pouvoir. Indignation pour parler plutôt d'une non action...

Comme le dit si bien Roselyne Bachelot, "lire Hessel, c'est se donner bonne conscience à 3 euros pour se dédouaner de son absence d'engagement citoyen."
Byayaba
1
Écrit par

Créée

le 10 août 2012

Critique lue 381 fois

1 j'aime

Byayaba

Écrit par

Critique lue 381 fois

1

D'autres avis sur Indignez-vous !

Indignez-vous !
beebee
3

L'indignation... et après ?

Un vieux monsieur très digne (93 ans, résistant de la première heure, ambassadeur à l'ONU), qui a connu d'autres messieurs très sages (Maurice Merleau-Ponty, Jean-Paul Sartre), nous rappelle que...

le 25 déc. 2010

74 j'aime

22

Indignez-vous !
MrShuffle
3

Devoir de français : "Mettez-vous à la place d'un résistant et donnez votre avis sur le monde"

Très bien, Kevin. Bien documenté, français correct, argumentaire lisible. Attention tout de même, la conclusion manque de consistance et d'ouverture. 15/20 (meilleure note de la classe). Passage en...

le 26 avr. 2011

54 j'aime

24

Indignez-vous !
Andy-Capet
1

Le père castor des lieux communs

Grâce à ce monsieur qui porte un nom de dessous de bras, nous savons enfin que l'indignation est le degré zéro de la conviction. L'indignation suppose en elle un constat à réprouver moralement. Or,...

le 2 mars 2013

42 j'aime

61

Du même critique

À feu et à sang
Byayaba
8

Pourquoi j'ai aimé "A feu et à sang", apologue politique contemporain, fresque lucide d'une campagne

Les doutes et les interrogations, Roselyne Bachelot les a eus tout au long de la campagne : le 21 décembre 2011, lors du dernier conseil des ministres de l'année, "le plus sinistre du quinquennat", à...

le 10 août 2012

5 j'aime

La Synthèse du camphre
Byayaba
9

De la beauté du geste.

Arthur Dreyfus doit être l'équivalent, en littérature, de Xavier Dolan. Jeune prodigue, promis à tous les honneurs dès son premier roman, et tout à la fois, scénariste, journaliste, critique de...

le 13 août 2012

1 j'aime

Indignez-vous !
Byayaba
1

Critique de Indignez-vous ! par Byayaba

Je n'ai guère envie de faire une longue critique d'un ouvrage inconséquent, inutile et aussi plat que celui-ci. Ce serait sans doute une perte de temps. Finalement, que prône-t-il ? Une préférence...

le 10 août 2012

1 j'aime