Infiltré par Ladythat

Dietrich parvient à s'extraire de l'Allemagne de l'Est et son régime autoritaire pour s'envoler vers l'Amérique où il a obtenu une bourse d'études à l'Université de Stanford. Il n'est pas facile de garder son objectif en tête tant la vie américaine lui apparaît douce et agréable. Le jeune homme se fait des amis, tombe amoureux et retrouve même sa mère... C'est qu'il est difficile de savoir si c'est un rêve ou réalité tant il a la tête farcie des idées communistes qu'on y a fait entrer alors qu'il étudiait à la Caserne des Mathématiques et des Sciences en RDA. Sera-t-il prêt à risquer sa liberté et celle des gens qu'il aime pour le bien de ceux qui l'envoi en mission d'espionnage ?

Petite curiosité que ce roman dans la sélection du Prix Vendredi 2024 dont j'ai trouvé le récit pas vraiment accessible pour ce public. Ce n'est pas tant l'histoire ou son sujet qui dérangent mais plutôt le décalage évident de son héros avec les adolescents dont les émotions et intérêts me semblent prendre un sens généralement contraire. Si le préambule permet de situer le contexte historique, je crains aussi que de nombreux adolescents n'en comprennent pas encore les subtilités et, inversement, il n'est pas assez développer pour nourrir l'intérêt historique du lecteur adulte.

Pour autant ce n'est pas un mauvais roman et j'ai même trouvé la lecture intéressante, notamment dans l'écriture sous tension de Laurent Petitmangin. Une tension qui ne retombe jamais complètement et permet au lecteur de ressentir pleinement la violence des émotions de Dietrich face à ses peurs, ses doutes ou sa capacité à mener sa mission à bien. Je ne suis juste pas convaincue par la cible visée alors que je reste convaincue qu'il est important de faire lire des textes de ce type à nos jeunes.