Ils sont ensemble depuis plus de cinquante ans. Les années pèsent sur leurs corps et pour elle le déclin des idées commence à faire rôder sur ses journées le spectre du danger. L’alerte est maximale pour leur fille, seule à assurer cette responsabilité immense, prendre les décisions entre sécurité et bien-être. Elle vient de perdre son travail, sa compagne lui reproche son investissement auprès de ses parents, toutes ces contradictions ont des conséquences sur son humeur. Sa volonté d’aider devient une agression quasi-permanente sur son entourage.
Parce que les négligences qui ponctuent le déclin cognitif peut porter à sourire, lorsque le drame n’est que frôlé, le roman peut prendre un ton léger. Mais le récit nous renvoie malgré tout à un vécu tangible et si actuel : devenir parent de ses propres parents, avec ce que cela comporte de conflits potentiels.
Ce portrait d’une femme de cinquante ans confrontée au vieillissement de ses parents et à ce que lui renvoient leur déclin est traité dans une langue sans fioritures, qui dit bien les sentiments éprouvés. La brume qui envahit peu à peu la pensée maternelle est également bien transcrite.
Un premier roman intéressant.