Un livre où l'on apprend, sans surprise peut-être pour qui comprend, mais toujours avec une espèce d'émerveillement poétique, comment Nimier et Blondin "assistèrent" à un France-Angleterre attablés dans un pub à cent mètres du stade, mais se levant solennellement, chope en main, pour entonner la Marseillaise avec le chœur des spectateurs. L'invention poétique est toujours au rendez-vous: traits d'esprit efficaces, pensées profondes, "sehnsucht" blondinienne... C'est tout de même là que Blondin brille le plus et le mieux: le journalisme sportif comme prétexte littéraire. Vraiment littéraire. HAUTEMENT littéraire. Car Blondin est un écrivain de grande classe. S'accrocher à ses seuls romans - voire pire, aux adaptations cinématographiques - par conformisme petit-bourgeois pour le "genre convenable", c'est passer à côté de l'essentiel.