Cédric et Ivanhoé

J'ai découvert Ivanhoé en entendant parler du film du film de Richard Thorpe et de la série animée diffusé dans les années 90. A ce moment je commençais à m'intéresser aux romans qui ont inspirés mes films préférés comme Lolita ou Las Vegas Parano. Je m'étais dit que pour une fois je pourrais lire le livre avant de voir le film.

Quelle bonne idée j'ai eu! Ce livre nous transporte dans un univers comme seul le meilleur des films pourrait le faire. La description de cette Angleterre du 12e siècle (du nord de l'Angleterre) précisément) est d'un réalisme saisissant, Walter Scott est un historien amateur réputé très professionnel. De plus l'auteur arrive à transmettre cet amour pour l'histoire de cette région qu'il affectionne tant lui même. Personnellement je suis passionné d'histoire, mais la période médiévale est celle qui m'attire le moins. Walter Scott à réussi à m'y convertir, c'est pour ça que ce roman à une place très importante pour moi, et qu'il m'est difficile d'être objectif.

En regardant bien c'est vrai que l'histoire et d'une banalité assez affligeante. Un preux chevalier qui rentre de croisade et qui doit sauver l'honneur d'une demoiselle en détresse qui subit les avances insistantes d'un autre chevalier bien moins vertueux. Walter Scott n'a absolument rien inventé de ce côté là.

Ce n'est pas cette histoire d'amour chevaleresque qu'il est important de relever. Ce roman est original par sa dimension réellement historique. Ivanhoé c'est aussi le récit de la déliquescence d'un peuple vaincu : les saxons ; et de l'influence grandissante des descendants de Guillaume le conquérant et de ses compagnons : les Normands. Le personnage de Cédric le Saxon, père d'Ivanhoé, est selon moi central. C'est un des derniers grands nobles saxons à avoir de l'influence, et il croit encore pouvoir placer sur le trône un homme de sa race en la personne d'Athelstane, dont la légitimité du sang et prouvée, mais qui n'est pas apte à gouverner. J'aime beaucoup cette thématique d'un monde qui s'écroule pour voir un monde nouveau naitre de ses cendres.

Alors au diable le style ampoulé de Walter Scott caractéristique du 19e siècle. Et tant pis si on ne croit pas une seconde au suspens qu'il essaye de mettre en place (enlève ton casque chevalier noir, on t'a reconnu). Walter Scott nous raconte l'Histoire comme personne ne l'avais racontée, et comme personne ne l'a racontée depuis.

Et merde! J'ai peur de voir le film maintenant.