Et moi une peau pour ressentir
Le problème d'Eluard (un des nombreux, à mon sens, en tous cas) c'est qu'il est tellement artificiel que ça en devient crispant, un peu comme faire ses courses dans un carrouf' bondé. Je ne peux pas dire, en soi, qu'il soit bon ou mauvais poète, juste que viscéralement, il n'est pas un poète qui me "parle"; je trouve à sa manière de présenter les choses une forme aseptisée, comme s'il avait voulu le beau absolument, mais sans le ressentir jamais. Peut-être est-ce parce qu'il est "ancien" mais "pas assez" que j'ai l'impression, en le lisant, que ses poèmes ont vieilli bêtement, sans prendre la jolie patine du temps, juste en étant dépassés. Il y a quelques beaux vers, cependant, un ou deux sur le recueil, et quelques éclats, ça et là, qu'il a noyé dans autre chose, mais de manière très insuffisante pour que ce soit vraiment notable.
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