Avant de parler du livre, je voudrais situer rapidement qui est David Fakrikian ; c'est un journaliste ciné, qui est surtout connu pour avoir crée la revue culte DVDVision en 1999 où déjà son amour pour James Cameron s'exprimait en long, en large et en travers. En 2010, alors que le magazine n'existait plus, il a sorti un numéro unique portant en grande majorité sur Avatar. Oui, Fakrikian est un passionné de James Cameron, et ça va se sentir durant les plus de 300 pages de lecture qui sont réellement passionnantes, pourvu qu'on accroche à un parti-pris.


Celui d'accepter justement le fait que pour Fakrikian, James Cameron est le plus grand cinéaste de la fin du XXe siècle, avec tout un tas de films révolutionnaires, d'idées de génie, et que ça se justifie non seulement dans l'héritage qu'il laisse dans le cinéma actuel, mais aussi qu'il a signé les deux plus gros succès au box-office, à savoir Titanic et Avatar.
Personnellement, j'ai trouvé ça amusant, et peu surprenant dans le sens où je connaissais déjà le travail de Fakrikian, mais il expose de manière très documentée, à l'aide d'archives et d'entretiens récents avec ses collaborateurs, la vie de ce cinéaste hors-normes. Dont, il faut le rappeler, il n'a fait aucune école de cinéma, était au départ un routier, et a débuté comme décorateur chez Roger Corman ! Bel exemple de cinéaste autodidacte, dont la genèse de ses films est racontée dans le détail. Du cauchemar de Piranhas 2, aux scènes volées de Terminator et le pénis épilé d'Arnold Schwarzenegger, en passant par des acteurs à deux doigts de se noyer dans Abyss, les 18 mois pour accoucher de Terminator 2 du scénario à la sortie en salles, et bien sûr la folie Titanic.


Ses collaborateurs sont régulièrement interviewés sur leurs rapports avec Cameron et il en ressort quelqu'un de très changeant, d'où le surnom Mij quand il commençait à péter les plombs sur les tournages, n'ayant pas ce qu'il veut, virant les techniciens, empêchant les acteurs d'aller aux toilettes, jusqu'à leur demander de se pisser dessus dans leurs scaphandres sur Abyss !
Ceux qui ont eu la gentillesse de voir mon top 10 savent à quel point j'adore les deux premiers Terminator, et même si j'ai déjà lu des tas de livres à leur sujet, Fakrikian donne quand même encore de l'info inédite, notamment des plans inversés ou l'exploitation de la version longue en Laserdisc. Car Cameron fut un des précurseurs, très courant aujourd'hui, des Director's cut, et là aussi, c'est brillamment expliqué par son bras droit, Van Ling, qui a ouvert une brèche dans le secteur de la vidéo.
Bien évidemment, non seulement tous ses films sont évoqués (certains plus rapidement que d'autres, comme Avatar), mais également son seul clip (pour le groupe de Rock de Bill Paxton), ses productions, ses scénarios (en particulier Rambo 2, écrit alors que le réalisateur était dans le marasme financier à l'époque de Terminator), et même un chapitre sur ce court-métrage extraordinaire qu'est T2 3-D: Battle Across Time, et qui est la véritable conclusion de la série.


Même si le journaliste en profite pour régler ses comptes avec la critique française qui n'a su percevoir le génie de Cameron, de manière très argumentée certes, je dirais que le livre est tout simplement un régal pour qui aime ce réalisateur, car on sent le fan qui a pris un plaisir communicatif à écrire ce livre.

Boubakar
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le 24 mai 2017

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