Le jaune a originellement été considérée comme joyeuse, vive, positive, en raison de son apparentement à l'or, sous les civilisations antiques. Si elle a conservé cet aspect au Moyen Age, consacré par la beauté des cheveux blonds, prêtés aux divinités de marque, un autre est apparu, négatif, lié à la maladie et la trahison, en raison de la couleur du manteau de Judas. Et ce dernier a pris le dessus.
Il s'en est ensuivi une distingué entre la couleur d'or, positive, et le jaune, qui, pris stricto sensu, retrace toutes les autres teintes, considérées comme acides et tristes. Voyante, elle a servi à stigmatiser des pans de populations estimées à tort comme marginales, à savoir les prostituées en Russie et les Juifs dans toute l'Europe. De manière plus utilitaire, le jaune identifie les boîtes aux lettres, les services postaux plus généralement, et les taxis dans de nombreux pays.
Avec l'art contemporain, il connaît une nouvelle vitalité, grâce au pointillisme et à Vincent Van Gogh, ce qui ne suffit pas à lui redonner des lettres de noblesse dans l'opinion. Une autre distinction apparaît : suite au doré et aux jaunes non dorés, l'orangé doit être séparé du jaune-vert, le premier étant considéré positivement, le second gardant son rejet d'opprobre.
Le jaune ne vient qu'en quatrième dans l'ordre des couleurs traitées dans un ouvrage spécifique par cet éminent historien, désormais réputé auprès du grand public pour ses travaux consacrées à ces teintes. Le caractère relativement polémique et le désamour, certes en partie atténué, pour celle-ci expliquant cette relégation.
Le thème est traité avec impartialité et distance, comme il se doit, dans un ouvrage scientifique. Il permet de se poser des questions sur les perceptions inconscientes des choses, d'origine morale et souvent peu logique, en plus d'apparaître fort instructif, comme toujours.