c'est tout doux cette rencontre dans la rue entre Modigliani et Jeanne Hebuterne, 15 ans d'écart, elle toute sage, artiste à la maison, avec un frère catho au front de 1916 et amoureux de sa sœur. Modi, qui mord la vie car il se sait condamné par la tuberculose et notre belle rousse de Jeanne s'encanaille, participant à une vie de misère, nimbée d'alcool, de famine mais de rêve de gloire. Tout change car Jeanne accouche d'une petite fille, Modi voulait un garçon, il s'éloigne encore davantage, se tue à petit feu dans des cuites avec le fidèle Soutine et dans d'autres bras et la laisse dans la misère, pour revenir et lui faire un autre enfant.Lui sera glorifié comme artiste maudit de talent et elle, sombrera dans l'oubli. Cela pourrait être complètement glauque et bien pas du tout.Parce que raconté par Jeanne, parce que plein d'amour malgré tout, il y a une lumière dans ce livre et cette lumière c'est Jeanne elle-même. Pas de jugement à porter sur l'attitude de l'un ou de l'autre, non, un constat d'amour indéfectible.