En un court récit, tonique et déterminé, Rim Battal revient sur un épisode marquant de sa vie de jeune fille, un traumatisme institutionnalisé qui fait réfléchir sur la condition féminine dans des états gouvernés par une tradition obsolète et tentaculaire.
En effet, surprise en train de fumer une cigarette dans sa chambre, ce qui déclenche une crise de folie furieuse chez sa mère, la jeune fille se voit contrainte de demander un certificat de virginité, délivré par une gynécologue.
Violence de la démarche, violence de l’exécution (assortie d’une belle arnaque), tout est révoltant et on comprend la colère et l’indignation de la narratrice. Le texte en dit long sur un état d’esprit encore actuel en ce qui concerne le couple et la femme, encore réduite à un consommable qui ne doit pas être endommagé lorsqu’il est offert à son nouveau propriétaire ! Et plus encore, avec la complicité des générations précédentes de femmes !
Le texte est livré sans fausse pudeur, et l’on ressent la colère légitime à travers l’expression trash des faits. Mais l’humour de l’autrice permet finalement de traverser ces pages avec une légèreté qui ne trahit pas la cause à défendre.
Un premier roman, très autobiographique mais marquant !