En recherchant ce père qui l'a abandonné, Jack Burns se recherche lui-même, son passé, comme son identité profonde. Il traverse tous les pays de l'Atlantique nord en quête de lui-même, lui, lutteur qui se travestit, grand amateur de sexe très sensible, ce qui lui vaut une psychothérapie chez la très particulière Docteur Garcia.
La célébrité de sa carrière cinématographique accentue les contrastes de sa personnalités, qui constituent autant d'éléments d'interrogations identitaires, si je puis me permettre ces mots tenant quelque peu de la psychologie de comptoir.
Le ton est drôle, les rebondissements fort nombreux, parfois indigestes vu leur nombre, la narration vire au glauque un peu plus souvent que nécessaire, ce qui ne pouvait que difficilement être évité vu la longueur du roman, de près de mille pages. Cette dimension conduit inévitablement le lecteur à des moments de lassitude que sauvent l'humour et une forte de dose de deuxième degré. Ce serait un peu comme un bon film d'Almodovar qui durerait quatre heures.
Mais cette longueur permet de mieux comprendre les aléas d'humeurs du protagoniste, qu'on arrive à prendre en affection, voire en pitié, en fonction du degré d'empathie qui peut être ressenti pour lui.
Au final, malgré des longueurs évidentes qui évitent néanmoins les passages à vide, vu le caractère soutenu des évolutions de la narrations, ce roman se laisse bien lire, et c'est bien l'essentiel. Si je n'ai pas trop souffert après mille pages, c'est bien qu'il m'a apporté moins de lassitude que d'éléments positifs.