Jean de Florette est le genre de livre que je regrette de ne pas avoir été forcé de lire à l'école. Quand on parle de littérature française sur une histoire à la campagne, et dramatique qui plus est, j'aurais probablement crié à l'injustice à l'époque. Accoutumé aux soporifiques de Balzac (oui, j'ose. Quand on rêve d'avoir ses premiers poils de barbe, Balzac est un calvaire douloureusement oubliable), j'aurais pourtant bien vite changé d'avis rapidement en le lisant, et j'aurais découvert Pagnol avec quelques années d'avance !
Jean, fils de Florette est un bossu instruit de la ville, qui hérite d'un bon bout de terrain dans le sud de la France, et qui décide de s'y installer avec sa femme et sa petite fille Manon.
Mais ce terrain est convoité par Ugolin et son Papet. Pour ruiner les projets de Jean de Florette qui se lance allègrement dans l'agriculture et élevage en parfait néophyte (mais calculateur), ils bouchent la source d'eau qui fait la richesse de ces terres.
Le pauvre Bossu citadin fait alors face d'une part à l'aridité catastrophique de ses terres et à l'hostilité soutenue des paysans du coin, bien décidé à garder le secret de la source.
S'engage alors un combat féroce entre un bossu déterminé, et une dame nature acharnée à le briser. Combat soutenu, encouragé et décuplé par le Papet et Ugolin qui sous le couvert de l'amitié cherchent à mener le pauvre Jean à la ruine.
Comme l'a dit Marcel Pagnol : "Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins.Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants."
Un tableau magnifique dépeint ici dans son terroir au soleil du sud, qui mérite d'être lu au moins une fois. Cette unique fois sera suffisante pour s'en rappeler bien longtemps.
Avec sa suite "Manon des Sources", c'est l'un des rares romans à m'avoir ému, parfois jusqu'aux larmes (et c'est dur à avouer pour le viril homme des cavernes que je suis... bon...ok, disons "geek" des cavernes).
Je recommande l'excellente critique d'Hyperion à ceux qui veulent un peu plus de détails sur ce chef d'oeuvre : http://www.senscritique.com/livre/Jean_de_Florette/critique/6847048