Après un deuxième volume un peu moins pétillant, j’ai pris plaisir à retrouver Jefferson dans une nouvelle enquête où tension et humour se mêlent pour notre plus grand plaisir. L’écriture de Jean-Claude Mourlevat est toujours aussi inventive dans la création de ses personnages et sa plume parvient une fois de plus à interroger sur des notions d’écologie et d’humanité au travers d’un récit qui ne manque pas de rebondissements.
Jefferson se fâche nous révèle un héros plus à même de demander de l’aide, téméraire mais aussi toujours plus soucieux de ses amis que de lui-même. Dans cette aventure qui nous plonge dans une sale affaire au cœur d’une entreprise de gestion des déchets, l’auteur dénonce le rôle des plus hauts placés dans leur façon de se débarrasser d’un problème qui nous concerne tous, tout en assurant leurs propres intérêts.
Par ailleurs, nous avons ici une histoire qui met en avant des gens différents soucieux les uns des autres, unis par une amitié et une solidarité profonde. S’ils vivent en colocation, ils forment avant tout une véritable famille où chacun veille au bien-être de l’autre. Dans toute son exubérance, Martial pose un regard différent sur le monde et les gens, il se révèle ainsi moins prompt au jugement et, plus tolérant, il est capable de voir un acte de bonté pour ce qu’il est.
Jefferson se fâche est une enquête pleine de suspens qui ne manque pas de situations glaçantes et dont le propos écologique est abordé avec pertinence. L’ensemble est porté par des personnages attachants que j’aimerais retrouver une quatrième fois.