Jack sort de prison, il découvre un monde qu'il n'a jamais connu. Des petits détails qui l'émerveillent, son nouveau travail, une collègue avenante, le pub, etc. Cependant, les tabloïds anglais le pourchassent, ils veulent le retrouver et lui faire payer un crime qu'il a commis enfant. A chaque moment, il peut retourner en prison, se faire coincer, être démasquer sous sa nouvelle identité.
Parallèlement, on découvre l'enfance de jack et de son copain, qui inexorablement vont commettre l'irréparable crime.
L'infanticide commis par un enfant et la rédemption d'un criminel, Jonathan Trigell prend le risque de sujets "casse gueule" pour un premier roman. Pour autant, il ne s'embourbe jamais dans une moralisation des actes de son personnage. Les acteurs se battent contre le déterminisme de leur vie. C'est par l'action et non la réflexion que s'érige le portrait en noir de ce Jack. L'écriture de Jonathan faites de phrases courtes, souvent très imagées, demeurent très percutante. Il ne s'embarrasse pas de détails inutiles, de psychologisation à outrance. Il s'agit pour l'auteur de montrer et non de démontrer. Par de petites anecdotes révélatrices se dessinent le destin conjugué de Jack adulte et enfant. Adulte, Jack mène une vie "normale", qui devient intrigante par la nouveauté qu'elle suscite chez lui, mais aussi par le poids qu'opère cette société de contrôle sur les êtres, sur chacun de nous. Au final, son crime n'a pas d'importance, puisque la rédemption n'est pas de mise dans ce roman. Il cherche plutôt à constater les limites de ce qu'on appelle couramment la liberté.