Ce n'est pas un simple roman. Ce n'est certainement pas de la poésie. Ce n'est pas une œuvre à but contemplatif. Et pourtant, tout au long de cette histoire, on se retrouve à contempler l'étrange poésie, sortie tout droit d'un esprit malade et/ou torturé, qui transpire par toutes les pages.
L'hébètement du protagoniste, cette ablation des sensations et des sentiments, ce vide émotionnel, rend la lecture étrange, à la limite du dérangeant. Pourtant, la découverte de nouvelles sensations via de nouvelles expériences se lit comme une découverte au fond de soi, une expérience de lecture à part entière. Le genre de choses que le style si particulier de Nothomb permet.
Et si l'on se prend facilement à l'histoire une fois lancée, ce qui ressort du livre une fois terminé, ce sont ces traits de poésie méta-philosophique, qui fusent et percent l'esprit de manière aussi inattendue qu'étrange.
Alors certes il ne faut pas tomber sur ce livre par erreur en cherchant de l'action, du réalisme, ou un genre spécifique, mais pour les fans d'écriture particulière, et les fans de Nothomb, c'est plus qu'un bon moment à passer !