Perdue de par son temps

Sylvia Plath m'intriguait beaucoup. j'ai adoré son livre La Cloche de détresse, semi-autofiction, nous narrant l'histoire de la jeune Esther à New York, à la recherche de sa place dans un monde misogyne des années 50, et où la santé mentale était encore une chose bien abstraite à soigner.

Je me demandais bien qui se cachait derrière ce livre, au style poignant, mais sarcastique, et surtout derrière Esther, qui en réalité, est miroir, reflet de Plath.

Quoi de mieux que des journaux intimes pour vraiment pénétrer dans l'intériorité d'une personne, et découvrir qui elle est ? Un peu voyeur et irrespectueux si vous voulez mon avis, j'ai quand même décidé de l'acheter, pour voir qui elle était réellement et entrer dans cette capsule temporelle, de la vie d'une écrivaine, une intellectuelle, des années 50.

Ce qui m'a frappé de tout abord, c'est le style d'écriture, même dans un journal intime, qu'elle ne comptait jamais publier, elle écrivait comme une maîtresse de la littérature. Les phrases sont magnifiques, poignantes, et décrivent avec émotion, colère, tristesse, mais aussi joie, espoir, ce qu'il se passait dans sa vie, victime de son époque, les années 50, où le terme maudit de "ménagère" était à son paroxysme. Par cette condition sociale, elle n'a jamais réussi à s'épanouir, et on le sent surtout à la fin, la froideur des dernières pages, où le descriptif prend le dessus, pour mettre en arrière-plan le "moi", "je", son individualité.

Vraiment magnifique, bien écrit et poignant, ce journal est une capsule temporelle qui nous livre les débauches d'une femme voulant sortir de sa condition, et s'épanouir dans le monde en tant qu'écrivaine.