William Finnigan est depuis 1983 correspondant et éditorialiste pour de prestigieuses revues américaines telles que The Newyorker. Journaliste politique, il a longtemps caché qu'il nourrissait une passion dévorante pour le surf, de peur de perdre sa crédibilité.


Depuis sa plus jeune enfance, il surfe. Toute sa vie il surfera, au fil de ses voyages, qui seront parfois juste motivés par sa quête incessante de chevaucher les plus belles vagues. Né à New-York, le déménagement de la famille pour les côtes de Californie puis d’Hawaï l'initiera au surf. De rencontres en rencontres, de destinations en destinations, il détaille sa vie personnelle avec une certaine acuité, qu'il couple avec la vision des époques qu'il traverse, en commençant par la vie d'après-guerre, les années hippies et celles de révoltes. Doté d'une conscience sociale et d'une envie de découvrir le monde, mais aussi d'un certain égo dont il s'excuse, la vie de William Finnigan serait déjà fortement intéressante rien que sur ces critères.


Mais, comme vous l'aurez compris, William Finnigan est fou de surf, et, même à certaines périodes, vit pour lui. Une passion dévorante, probablement aussi une drogue, mais qui nous permet de découvrir ce loisir sportif avec un luxe de détails qu'il était impossible d'imaginer. Si pour vous, comme cela le fut pour moi, surfer signifie tenir sur sa planche sur des vagues, détrompez-vous. Il y a tout un vocabulaire, mais aussi des techniques et une connaissance assez surprenante de la géographie maritime couplée à de l'instinct pour acquérir les meilleures dispositions. C’est un sport, une culture et un état d’esprit.


Et ce seront probablement les meilleures morceaux du livre, quand Finnigan quitte la description un peu trop poussée des reliefs ou des côtes pour nous expliquer ce qu'il a ressenti, avec telle planche, sur tel spot. Il n'y a plus la distanciation qu'il peut avoir quand il raconte sa vie personnelle, il n'y a plus que l'instinct, la beauté des phrases utilisées pour exprimer son intériorité de surfeur.


Le livre a obtenu le Prix Pulitzer dans la catégorie Essai en 2016. Il est amplement mérité, car il dévoile non seulement une vie déjà très intéressante, mais aussi fait découvrir le surf de la plus belle des manières, sans les coups de soleil.

SimplySmackkk
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le 25 mai 2019

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