Avis tranché
D'une facture très académique et quoique ses intentions se soient voulu louables sur le papier, ce film ne parvient jamais à nous faire sentir le souffle tragique de la guerre 14 contrairement à tant...
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le 26 déc. 2019
La lecture d’un livre d’histoire sur la Première Guerre mondiale de Yeves Buffetaut donnera à Christian Carion l’idée d’un film, Joyeux Noël !, qu’il a aussi transposé dans ce roman. Car le premier Noël de cette guerre fut le théatre de plusieurs trêves de Noël, qui occasionnèrent quelques fraternisations entre les camps ennemis. Une paix fragile car éphémère, avec la conscience que les hostilités allaient reprendre après, et que les autorités des pays belligérants étouffèrent.
Pour les besoins de son histoire, Christian Carion utilise différents personnages, qui se retrouveront à trois époques, soit avant la guerre, pendant la fraternisation et après celle-ci. Ceux-ci seront au coeur du conflit, dans les camps allemands, français ou écossais, avec un tenor séparé de sa compagne et partenaire, un pasteur qui rejoint les jeunes hommes de son village envoyé en guerre ou un lieutenant qui est sans nouvelles de sa femme enceinte, située sur un territoire occupé par l’ennemi.
Ce sont des personnages qui veulent vivre, pour qui les raisons de la guerre leur échappent, mais malgré tout guidés par un devoir, comme leurs camarades. La solidarité est forte. Mais Christian Carion se met aussi dans la tête des officiels, des plus hauts représentants de chaque camps, avant et après. Leurs raisons de faire la guerre ou de faire oublier cette trêve ne révèlent rien de moins que des luttes d’ego et de pouvoir, bien loin des conditions du terrain.
Dans ce court roman, l’auteur ne s’embarasse pas de précisions documentaires. Tout est à peu vrai, reprenant et mélangeant différents cas rapportés, mais la fiction qui l’entoure est plus importante. Tant pis pour la véracité historique. C’est parfois esquissé avec de grands traits, et la crédibilité de l’ensemble est entâchée par le besoin de raconter une histoire simple pour réchauffer les coeurs. Les injustices de la guerre servant de léger contre-point, la critique est peut-être trop légère, ou son intensité mal rendue. En tout cas l’écriture est simple, mais assez évocatrice.
C’est donc une belle histoire, basé sur un fonds d’histoires vraies mais fortement romancés. Sa simplicité en fait une lecture agréable, mais qui manque peut-être d’intensité. Le film du même nom a en tout cas une meilleure réputation.
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le 26 déc. 2019
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