Pour les adeptes de dinosaures, d'aventures et d'émotions fortes...
Comme pour beaucoup de personnes, l’univers de « Jurassic Park » a toujours été pour moi cinématographique. Je garde un souvenir fantastique de ma plongée dans ce monde peuplé de dinosaures érigé par la maestria de Steven Spielberg. Pourtant, ce film est avant tout l’adaptation d’un roman de Michael Crichton. Récemment, j’ai donc décidé de me plonger dans l’œuvre originale. J’espérais y retrouver la magie que dégage sa version sur grand écran. De plus, je me demandais si la structure littéraire n’autorisait pas une plus grande profondeur dans le traitement du concept scénaristique. C’est ainsi que j’ai commencé à lire cet ouvrage de cinq cents pages édité chez Pocket.
La quatrième de couverture offre le synopsis suivant : « Isla Nublar. L’armée doit venir « faire le ménage ». Le programme dont cette île est le théâtre avait pourtant tout du paradis scientifique : un immense complexe naturel où s’abattent, aux yeux de tous les plus féroces sauriens du Jurassique, génétiquement ramenés à la vie… Quelques jours avant le chaos, le paléontologue Alan Grant et Ian Malcom, mathématicien de renom, embarquent pour ce bout de terre perdu au large du Pacifique. Bientôt, le petit groupe invité par le créateur du parc doit se rendre à l’évidence : au cœur d’une jungle primitive et hostile, l’être humain n’est plus l’espèce dominante, mais la proie… »
En débutant ma lecture, je connaissais déjà les grandes étapes du voyage en devenir : des dinosaures revenus à la vie, de la magie génétique, des soucis, des intempéries, des drames, une quête pour la survie, etc. Néanmoins, cela ne m’empêchait pas de dévorer les pages avec appétit en enthousiasme. Une des forces de l’idée scénaristique de « Jurassic Park » est de présenter un concept fantastique que lecteur aime à croire réalisable. Je fais partie des nombreuses personnes qui sont fascinés par ces grandes bestioles que sont le tyrannosaure, le diplodocus et leurs acolytes. J’envie les héros qui sont amenés à côtoyer ces monstres du Jurassique lors de leur arrivée sur l’île. Evidemment, je suis moins enthousiaste à vivre les événements qui arrivent par la suite…
La première partie du livre fait suivre les pas du groupe choisi pour découvrir le parc en avant-première. Ils sont paléontologues, enfant, avocat ou informaticien. Le résultat est pour tous le même : l’éblouissement. Cette sensation transpire des pages et nous envahit au fur et à mesure que leurs découvertes augmentent. La diversité des personnages fait que tous les aspects sont analysés. Le docteur Grant axe ses réflexions sur la dimension sociale des dinosaures, Malcom est envahi par le devenir chaotique de l’ensemble. L’avocat commence à compter les bénéfices. Quant à l’informaticien, la sécurité est centrale dans ses réflexions. Enfin, les enfants amènent une magie pure et naïve intéressante.
Il est évident qu’un tel parc ne peut être conceptualisé et réalisé en peu de temps. Il est nécessairement le fruit d’un travail dense et varié. Toutes ses étapes préliminaires sont expliquées au cours de la visite des installations. J’ai trouvé cette partie du roman passionnante. Que ce soit la génétique, la paléontologie, la botanique, l’informatique ou la logistique, tous ses aspects sont passionnants et participent au réalisme supposé de l’intrigue. L’auteur arrive à rendre tout cela crédible et participe ainsi à transporter le lecteur dans un voyage à nul autre pareil.
Il est évident que cette visite ne se déroule ni chez les Bisounours ni dans le pays de Oui-Oui. Un enchaînement d’événements va transformer cette balade en bucolique en lutte pour la survie en territoire très hostile. Le changement de braquet et d’atmosphère est remarquablement construit par Crichton. La bascule est intense et ne laisse pas indemne. En quelques pages, le ton a changé et mes sensations de lecteur sont bouleversées. L’admiration et le rêve laissent place à l’angoisse, la peur et la terreur. L’intensité dramatique est un vrai bonheur. Chaque pas devient un danger, le droit à l’erreur n’existe plus.
Le fait d’avoir les personnages éparpillés aux quatre coins de l’île densifie la lecture. L’enjeu de chacun est de ne pas mourir. Mais chacun possède des objectifs à court terme. Pour certains, il faut rétablir l’électricité, pour d’autres il faut atteindre la voiture ou s’éloigner d’un lieu. Le fait de passer d’un protagoniste à l’autre fait que l’auteur ne laisse jamais souffler le lecteur. C’est agréable et envoutant. Les pages s’enchaînent à un rythme effréné. Crichton arrive à jouer avec un nombre varié de mécanismes pour relancer en permanence notre curiosité. Ce huis clos ilien est un modèle du genre. Il exploite remarquablement le potentiel offert par les dinosaures. C’est époustouflant !
Vous l’aurez compris, j’ai adoré cet ouvrage. Il a sublimé mes attentes qui étaient pourtant importantes. J’ai presque été déçu de voir arriver le dénouement tant j’aurais espéré continuer mon immersion dans cet univers unique en son genre. Ce sentiment n’a fait que m’encourager à me plonger rapidement dans le second volet des aventures paléolithiques intitulées « Le monde perdu ». Mais cela est une autre histoire…
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