Peut-on mal vieillir quand on se nomme Harry Bosch? Est-il pensable qu'une mise à la retraite forcée, à laquelle s'ajoute la perspective de voir très prochainement sa fille Maddie prendre son envol, pousse cet enquêteur chevronné à trahir la cause, à renier sa vie au service de l'accusation et du maintien des assassins sous les verrous?
Dans ses récits, Michaël Connelly réussit toujours à élaborer ses scenari en appui cohérent avec tout le passé de ses personnages. C'est donc à un Harry Bosch retraité du LAPD, sans badge ni plaque mais bourré d'expérience, qu'il va confier l'impensable tâche de travailler pour la défense d'un homme que tout semble accuser de meurtre. En déplaçant son héros au de-là de la ligne jaune et en le faisant astucieusement triompher des magouilles, des négligences et des préjugés de son ancien camp, l'auteur magnifie, une fois encore, son personnage fétiche.
Avec sa plume tranchante, son sens de la narration et son habileté à construire toute une histoire sur un détail et une cascade de dominos, Michaël Connelly signe ici un très bon roman. Un bonheur que de revivre quelques heures en compagnie d'un Harry Bosch qui, ma foi, ne vieillit pas mal du tout! Le temps écoulé ne se compte pas pour lui en années mais en expériences au service de la vérité.