Michael Connelly a au moins un point commun avec Amélie Nothomb : une annualisation des livraisons, fin août pour notre chapeautée belge, au printemps pour le maître américain ès polar. D'autres similitudes ? Non, pas qui viennent immédiatement à l'esprit. Tout cela pour constater que l'effet de surprise ne joue presque plus dans les deux cas et qu'il est arrivé que certains crus ne soient pas impérissables. Cela, on ne le dira pas pour Jusqu'à l'impensable, ni plus ni moins la 21ème enquête de ce cher Harry Bosch. Désormais à la retraite forcée, notre policier préféré (avec d'autres) va en effet accepter, bon gré mal gré, de rejoindre le camp de son demi-frère et néanmoins avocat de la défense, Mickey Haller. C'est chamboule-tout pour Bosch : plus question d'utiliser les prérogatives d'un flic et, plus grave, dans l'obligation d'essayer de trouver des failles dans une enquête menée précédemment par des anciens quasi-collègues. Avec collée en plein sur son front l'infamante étiquette : traître à la cause des flics. Outre cette originalité, le livre est sans doute l'un des plus documentés de son auteur sur les us et coutumes de la police de L.A et sur le fonctionnement d'une enquête à l'américaine. Connelly n'hésite pas, à l'occasion, à faire preuve de pédagogie et cela ne ralentit en rien un récit qui de toute manière prend son temps et ne cherche pas toutes les dix pages à multiplier les rebondissements. Ce qui donne au lecteur l'impression de ne pas lâcher Bosch d'une seule semelle, y compris dans des scènes plus privées : Harry et sa fille adolescente, Harry et les femmes, Harry et ses disques de jazz, Harry et sa Harley, bref Harry dans tous ses états comme le titre d'un film de Woody Allen. Au-delà de son intrigue particulièrement fouillée, Jusqu'à l'impensable change la donne dans la situation professionnelle de son héros et permet de donner un second souffle à la série. Michael Connelly poursuivra t-il dans cette nouvelle voie ? Réponse dans un an, à peu près.

Cinephile-doux
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le 17 avr. 2017

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