Tu penses être tranquille chez toi ? Tu crois que l’ombre que tu vois du coin de l’œil n’est qu’un jeu de lumière ? Tu es sûr de ne pas être suivi dans la rue ? Bienvenue dans l’univers de Karine Giebel, où ces certitudes explosent en mille morceaux et où ton propre esprit devient ton pire ennemi.
Dans Juste une ombre, la descente aux enfers est lente, vicieuse et terriblement efficace. Cloé, brillante, ambitieuse, a tout pour réussir. Sauf que, petit détail gênant, quelqu’un ou quelque chose la suit. Tout le temps. Une silhouette dans la nuit, une présence qui se rapproche, un harcèlement qui vire au cauchemar éveillé. Est-ce réel ou est-ce dans sa tête ? Voilà LA question qui va te hanter pendant toute la lecture.
Karine Giebel ne fait pas dans la dentelle. Son style est coupant, sans fioritures, tendu comme un élastique prêt à claquer en plein visage. L’angoisse monte page après page, et franchement, c’est à se demander si elle n’a pas inventé une nouvelle forme de torture mentale littéraire. Le malaise s’installe, s’infiltre dans chaque ligne, et toi, lecteur, tu te mets à surveiller tes propres ombres.
Et parlons des personnages : Cloé, c’est le portrait parfait de la réussite qui vacille, une femme forte qui se fissure sous la pression. Et puis il y a le flic désabusé, cherchant son propre salut au milieu de cette affaire qui sent le roussi. Pas de super-héros ici, juste des êtres humains qui luttent contre une menace qui pourrait être n’importe où… ou nulle part.
Alors oui, c’est éprouvant, oui, ça joue avec tes nerfs, et parfois on aimerait souffler un peu (mais non, Giebel refuse de te laisser respirer). Mais c’est terriblement efficace, et la fin te laisse groggy, avec cette désagréable impression que tu ne regarderas plus jamais une ombre de la même façon.
Bref, Juste une ombre, c’est du thriller psychologique de haut vol, un poison lent qui te contamine l’esprit, un jeu de massacre mental où le pire monstre, c’est peut-être ton propre cerveau. À lire… mais pas avant de dormir.