Est-ce que je vais finir ce livre un jour?
J'ai beau me forcer et y mettre tout mon intérêt je bloque. Est-ce le style hermétique du Marquis de Sade qui emploie de longues phrases d'un langage maîtrisé du XVIIIe? Ou le récit répétitif et un tantinet exaspérant? Il faut dire que la naïveté de Justine et sa ferveur pour la vertu me crispe un peu : à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un, Justine lui vient en aide, et à chaque fois elle se fait baiser. Mais tant pis, elle recommence parce qu'elle croit en la vertu qu'elle a assimilé au couvent et en la bonté intrinsèque de l'humanité. C'est systématique !
Outre le style d'écriture quelque peu lourd et la pitié et l'agacement que provoque Justine, j'ai éprouvé un plaisir sadique et voyeur lorsque notre chaste héroïne se fait torturer, parfois de façon délicieusement inventive. J'ai également apprécié les échanges qu'entretenait Justine avec ses ravisseurs sur des questionnements politiques, théologiques et métaphysiques. Ceux-ci montrent bien la situation des plus pauvres dans la France du XVIIIe siècle et l'état de la Justice à cette sombre époque. Le Marquis de Sade était sans conteste un homme visionnaire, révolutionnaire et humaniste. Et subversif.
En somme, Justine, ou les malheurs de la vertu a une trame certes répétitive et le récit est pénible à lire mais il dévoile les Vices d'une époque inégalitaire qui voudrait les étouffer.
Je le rouvrirai peut être dans quelques années.