Justine
Justine croyait bon ne pas aller danser,
Que sa robe envolée irait au plus pressé
Et qu'elle asservirait sa gaieté à l'envie
Lorsque d'ardents désirs viendraient ronger sa vie ;
Mais le sourire en joues d’une fillette meurt
Lorsque sa fleur se perd au feu de la fureur,
Quoique trop convaincue du salut des vertus
Elle entendra tenir son pari éperdu.
Par vanité, par foi — ses uniques compagnes —,
Elle ira de nouveau, condamnée en campagne,
S'exposer aux vouloirs d'iniques infortunes
Lui montrant l’illusion d’un Bon Dieu de quelqu'une ;
Mais Justine jamais n’ira les écouter,
Les aimant trop, au fond, pour ne pas se douter
Qu'il n’existe ici-bas de grâce pour personne
Même à suivre l'amour qui en son cœur raisonne.
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Pierre Bremond
Les Coeurs de Pierre - 2015
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