J'ai terminé Kafka sur le rivage aujourd'hui, et j'ai comme un sentiment d'avoir perdu 8h de mon temps pour lire ce pavé bizarre. Et en même temps... la lecture n'a pas été déplaisante.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Nakata, le vieil homme pas très intelligent, et la manière dont son histoire est construite. Il est touchant et a des "pouvoirs" plutôt cools. Hoshino, le camionneur qui l'accompagne durant la seconde moitié du bouquin, est assez marrant lui aussi. En fait si Murakami n'avait écrit que sur Nakata, ça aurait passé crème pour moi.
(par contre il aurait pu s'abstenir d'écrire les passages avec Johnnie machin, j'ai cru que j'allais gerber).
Mais bon vu que le héros c'est Kafka... bah on a quand même plus de Kafka que de Nakata. Et les passages avec Kafka sont insupportables. Vraiment insupportables. C'est tellement cliché ce genre de héros ; un adolescent fugueur, très intelligent mais instable, qui réfléchit sur tout le panel des valeurs morales... Et puis, cet ado est froid, vraiment. Il ne sourit pas, ne ris jamais (bon, par contre, il est tout le temps en érection). Saeki, personnage qui va se révéler très important dans la vie de Kafka, est aussi molle et sans personnalité qu'une huître. Seul Oshima m'a fait un peu rire.
Ah, et les ficelles de la narration sont autant visibles que des poutres apparentes, ce qui gâche complètement les effets de surprise qu'il devrait y avoir dans ce type de bouquin (le récit initiatique).
Et les scènes de sexe sont... affreuses. C'est froid, "cru" au niveau du langage, alors que c'est censé être un bouquin onirique ! En même temps Kafka est un mec froid, et on lit pas ce bouquin pour les scènes "hot", mais bon quand même, Murakami aurait pu rendre le truc un peu plus sensuel.
Pour finir, je trouve le récit assez flou ; je sais que c'est normal, mais du coup c'est assez frustrant. Que Kafka et Nakata ne se rencontrent jamais du récit, ça il y a pas de soucis, mais il y a trop d'éléments qui sont en suspens (à commencer par Johnnie machin, moi j'ai pas compris en quoi c'était le père de Kafka ._.) et qui nous laisse un goût d'inachevé dans la bouche. Et je comprends pas en définitive pourquoi ce livre est un classique.
J'ai peur de lire d'autres Murakami...