Que c'est moche, Evernow (MAJ)

Je crois que je dois arrêter d'attendre impatiemment des trucs, la plupart de mes critiques commencent par le fait que je suis déçue d'une attente. Et j'vais pas y échapper cette fois-ci encore.

Le retour annoncé de Heroes a fait frissonné plus d'un fan, et avec la bande-annonce de plus de trois minutes diffusée à la Comic Con, je pense qu'on s'attendait à quelque chose de grandiose, de fort. Faut reconnaître qu'ils sont forts pour les bandes-annonces.

Malgré ce que disait Tim Kring, la série est dans la totale continuité de Heroes, et je pense que ceux qui ne sont pas au courant de ce qui s'est passé dans la précédente série seront déstabilisés. Non seulement ça, mais aussi ceux qui n'ont pas vu Dark Matters, la web-série qui faisait le lien entre Heroes et Reborn. Sincèrement, si je n'avais pas vu cette web-série (que je recommande, elle dure 45 minutes et je la trouve très bien foutue, totalement dans l'esprit de la première saison de Heroes) j'aurai rien pigé sur Renautas, Claire, les Evos et pourquoi tout le monde est au courant pour les pouvoirs. Parce que rien n'est dit à ce sujet dans les deux premiers épisodes de Reborn. Alors que c'est capital pour comprendre.... bah absolument tout. C'est fou de voir une série qui commence avec des scènes d'exposition où rien n'est clairement expliqué, c'est la première fois que je vois ça.

Sinon je suis passablement déçue pour les nouveaux personnages. On a du bon (le p'tit Tommy est de loin le plus intéressant à suivre), du mec quelconque (Carlos - en espérant que ça se réveille par la suite), des méchants avec un but stupide ("on va tuer tous les Evos pour venger la mort de notre fils, qui n'a aucun lien logique avec nos meurtres") et un truc totalement incompréhensible (Miko, la "Katana Girl" qui a le pouvoir de se balader dans un jeu vidéo moche (?) qui est une sorte de double virtuel de notre monde véritable (???)). On a aussi des personnages de la première série qui reviennent, toujours annoncé dans l'intrigue d'une manière très fan-service (je parle pour René et Molly, mais gageons que ça sera la même chose pour Hiro, Matt, Angela, Mohinder et les autres - on avait déjà eu ça dans Dark Matters avec un autre personnage vous m'direz....)

Je peux rien dire sur l'histoire, tout simplement parce qu'elle n'a pas commencé. Ces deux premiers épisodes ont été une looooongue scène d'exposition, avec des bons moments, des mauvais, et des incompréhensibles (ces derniers-là étant supposés susciter notre intérêt pour la suite, et ça marche une fois sur deux disons). Je recommande juste, encore une fois, de voir Dark Matters. Ça sera plus clair ("ba dum tss") pour la suite.

/Cette critique sera régulièrement mise à jour jusqu'à la fin de la saison/

S01E03 : les déçus attendaient peut-être que ça se réveille avec cet épisode. Que nenni, chers lecteurs. Au contraire, on s'enfonce dans la médiocrité. Moi qui suis in love de HGR depuis la première saison, il faut reconnaître que même son arc commence déjà à me faire chier.
Ce qui est dur à gérer dans une série "chorale", c'est le rythme et les infos dévoilées par arc de personnages. C'est un exercice compliqué que d'alterner les points de vue, mais pourtant la première saison de Heroes, même si elle reposait sur des plot-twists plus ou moins crédibles, était très très réussie à ce niveau-là ; à se demander si Kring, qui a perdu son talent depuis la saison 3 de Heroes, n'a pas su le retrouver avec Reborn. C'est simple, on a pas avancé d'un pouce niveau scénario depuis le dernier épisode, hormis le final qui se concentre sur 5-10 minutes (avec le plan diabolique de la méchante entreprise de technologies - je me demande si c'est légal, leurs lunettes EPIC volées à Google - et puis sérieux... EPIC.... pfff...). L'épisode entier était un brassage d'air inutile, hormis nous montrer deux trois pouvoirs (Bien d'avoir recycler le pouvoir de Ted Spragues ? Band d'arnaqueurs.) et de s'enfoncer bêtement dans le "mystère", comme une carotte pour le spectateur affamé. Bref. C'est naze.
Ah, et côté réalisation, même si je suis loin d'être une spécialiste, il y a des trucs qui ne passent pas. Le fight de Miko avec les gardes était catastrophique ; je ne sais pas comment ils ont pu se dire que ça marcherait, parce que ça ne marche pas. En fait, non, toutes les scènes de fight sont catastrophiques. Aucune immersion, des ralentis qui viennent couper le seul brin de dynamisme de ces scènes, des figures improbables (On en parle, de Carlo qui tombe de trois étapes et qui n'a RIEN, alors qu'il n'a pas encore de pouvoir ? Bande d'arnaqueurs bis).C'est risible. Et pathétique.
Par contre ils me donnent toujours envie avec leurs BA. C'est fou que le seul monteur correct du truc soit embauché à réaliser les trailers. Ou alors c'est que je suis une spectatrice trop affamée pour ne pas voir le bâton mais la foutue carotte.

S01E04 : Bon. En fait le seul intérêt de regarder Reborn, ce sont les fins d'épisodes, car c'est là où ils se passent les événements nécessaires pour faire évoluer la suite de l'intrigue. Les dix dernières minutes ne sont pas particulièrement brillantes, mais quand on voit la traversée du désert des trente premières, on ne peut sentir qu'un infime sentiment de satisfaction. Ou alors c'est parce que je suis une fangirl de Dark Matters.
Ce que j'ai réussi à apprécier, malgré le fait que je le sentais venir à des kilomètres, c'est qu'on a un peu arrêté de tourner autour du pot en ce qui concerne les méchants, le couple tueurs d'Evos d'un côté et la vilaine madame de Renautas. Pour le couple, Luke a enfin avoué son foutu pouvoir, sa femme l'a lâché et c'est tant mieux (déso Joanne mais tu me gavais à chacune de tes répliques) ; j'attends de voir ce qu'il va faire dans les prochains épisodes, même si on ne s'en doute pas. Pour Erica, on a réussi à mieux la cerner, quand bien même elle tient des discours évasifs de grande méchante ; on arrive à saisir des bribes sur Renautas et sur leur utilisation des Evos, et c'est toujours mieux que rien. Ce qui serait beaucoup mieux, par contre, c'est qu'on ait ses informations d'un coup, et non pas distillées en treize fois quarante minutes d'épisode pour brasser du vent (autrement dit ; arrêtez de noyer le poisson, les gars).
Par contre, pour les autres personnages, je me suis bien emmerdée. Non seulement c'était téléphoné, mais en plus c'était chiant. Il n'y a pas d'âme dans leur narration, dans leur réalisation ; on montre les personnages, on essaie de leur donner une psychologie mais comme ils doivent rester mystérieux on ne peut pas s'attacher (Juste, à titre de comparaison ; Peter Petrelli pour Heroes et Carlos, annoncé comme le nouveau Peter, pour Reborn. Saisie, la différence ?). On n'est pas un spectateur investi, on regarde, on se pose des demi-questions (Pourquoi Hiro n'est pas là alors qu'il est annoncé depuis le deuxième trailer d'épisode ?) et on se dit ; "Bon, on verra un truc intéressant la prochaine fois". C'est frustrant, parce qu'il y avait moyen, j'en suis persuadée, de faire quelque chose de mieux foutu, de moins traditionnel et de plus classieux que ça. Dark Matters, encore une fois. Dark Matters qui a prouvé que Kring avait retrouvé l'esprit de Heroes saison 1, tout en apportant quelque chose de neuf ; l'univers des réseaux sociaux, des vidéos amateurs, des personnages intéressants très proches du spectateur, avec une dimension épique sur les derniers épisodes. Au lieu de ça, on a une pâle copie de Heroes, sans génie, dont on vient même à se demander pourquoi ça existe. C'est triste.
Ah et, mention spéciale au plan iconique calqué sur celui de l'éclipse de Heroes, c'était pas discret du tout, Timmy.

S01E05 : honnêtement ? C'est plus possible. Je me demande vraiment ce qui va me motiver à regarder les prochains épisodes. Ce dernier était d'un vide absolu. On apprend rien, hormis, comme d'hab, une info sur les deux dernières minutes. Waoh.
Personnages sans charisme, intrigues mal rythmées et surtout mal fichues, des scènes sans intérêt (le "méchant" pyromane avec son fils, là ; qu'est-ce qu'on en a à cirer ?) et surtout encore un teasing sur le retour de Hiro pour le prochain épisode. Carotte marketing bonjour.
C'est nul. Juste nul.