C'est avec scepticisme que je referme Kafka sur le rivage. Si je l'ai dévoré quasiment d'une traite, le livre semble être arrivé trop tard dans mon champ littéraire, au point que non seulement l'onirisme n'apparait pas comme une nouveauté mais que le principe des intrigues fantastiques qui n'apportent ni ne demandent de réponses appartient à un concept qui peut rapidement s'essouffler.
Et ça s'essouffle. On peut être captivé par la poésie d'une oeuvre comme on lancine sur une musique mais à moins d'adorer l'expérience au point de vouloir la réitérer avec d'autres histoires, il vient un moment où l'on peut attendre d'une oeuvre qu'elle puisse répondre à ses propres questions.
La part d'ombre et de mystère, c'est vrai, c'est joli, mais chez Murakami, c'est l'inverse qui se produit : c'est un gâteau d'obscurité qui n'offre qu'une part, peut-être un coulis, de clarté.
Si l'on parle de roman initiatique, je ne suis pas sûr de bien comprendre ce qu'il enseigne, je ne suis pas sûr de saisir ce que les personnages apprennent de leurs quêtes étranges.
Du coup, je suis frustré, j'ai apprécié la musique et les images mais je finirai par oublier tant les histoires que les messages, si tant est qu'ils existent.