Anesthésie Spatiale
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C'est toujours un plaisir de voir un romancier s'écarter de sa série phare pour livrer un pur one-shot. Surtout si c'est un maître des mots comme Donald Westlake, qui cumule les sagas littéraires (Dortmunder, Parker, Mitchell Tobin, Sam Holt,...). Kahawa fait donc partie de ses œuvres solitaires, pas les moins réussies d'ailleurs (le glaçant Couperet et l'hilarant Aztèques Dansants).
Une bande d'escrocs et de braqueurs s'associent pour subtiliser des tonnes de café en Ouganda vers la fin des années 70. Évidemment, le projet va connaître quelques rebondissements inattendus...
Première différence : le cadre est réel. Nous nous situons à un endroit et moment de l'Histoire plus que dérangeant : la dictature militaire ougandaise dirigée par Idi Amin Dada, fou furieux auto-proclamé président à vie. Donald Westlake n'occulte rien des horreurs perpétrées sur ces sombres années, tout en ne sombrant jamais dans la complaisance. D'un autre côté, il ne retient pas non plus ses coups envers les terres démocratiques qui ne se sont pas faites prier pour traiter avec le despote Idi Amin.
Deuxième changement : le ton, qui tente le pont entre les différentes séries pivots de son auteur. La sécheresse parfois brute affiliée à Parker se fraye un chemin dans l'œuvre, le caractère désespéré rappelle les romans mettant en vedette Mitchell Tobin, puis le soupçon d'humour et de légèreté ravive le style Dortmunder. Un joli mélange entre aventure et exotisme qui vaut son pesant d'or (en café).
L'ouvrage se montre incroyablement précis et documenté dans sa description sociétale et politique, ce qui peut peut-être rendre sa lecture difficile sur les premières parties. Toutefois, l'intrigue est découpée en plus de 70 chapitres, ce qui permet de l'aérer sensiblement et donne autant d'épaisseur à chacun des personnages (Lew Brady, Frank Lanigan, Ellen, Sir Denis Lambsmith, Baron Chase,...).
Dans son derniers tiers, lors de ce fameux braquage, Kahawa concocte un choc des destinées des plus haletants.
Je suis ressorti du livre légèrement dépaysé, bien que l'écriture magnifique de Westlake fut un guide précieux. Une lecture hautement recommandable aux amateurs d'aventures, et évidemment de l'auteur.
Créée
le 30 oct. 2019
Critique lue 298 fois
3 j'aime
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