C'est d'autant un plaisir de lire ce genre de littérature quand on se rend compte qu'elle est datée mais incroyablement contemporaine.
Difficile en effet de croire que le roman à 40 ans (la jaquette y est un peu pour quelque chose, mais pas que) : Que ce soit par les thèmes abordés ou par l'univers décrit entre les lignes, le roman nous renvoie encore et toujours vers ce qui structure notre propre environnement politique.
Le plus difficile dans ces histoires d'empereurs et d'impératrices, c'est d'en faire des êtres humains. A l'ère de romans comme Game of Throne, dont les protagonistes touchent le soleil et écrasent des millions d'âmes en bougeant un pion sur un échiquier lointain, Kalpa Impérial dénote par sa propension à interroger la faiblesse de celles et ceux qui prétendent gouverner.
On apprend en effet au détour d'une histoire, que tel empereur souffre d'une maladie incurable qui le rend irascible et peureux, qu'une autre vient des pires bas-fonds, qu'un autre encore n'est plus écouté par personne de sa cour etc.
Sans étonnement, la version anglaise nous est parvenue via U. Le Guin, dont la plume était aussi vivifiante et émancipatrice qu'avant-gardiste.