Neverwhere façon Miéville
Miéville montre ici son gros point faible: il n'est pas très bon pour les récits.Ca passait dans ses précédents bouquins , mais dans ce Kraken, c'est très limite. Surement parce que ce bouquin a pour décor un Londres réaliste (oui, par rapport à ses autres bouquins c'est réaliste), qui a plus de mal à nous absorber que Nouvelle Crobuzon ou Armada.
Pourtant c'est pas faute de manquer d’éléments fascinant, ce qui le gros point fort de Miéville. Sa capacité à imaginer des trucs zarbs les uns que les autres est toujours aussi réjouissante, surtout que le cadre réaliste de son récit lui permet de détourner les codes et de s'amuser avec Star Trek, un Ipod...
Le problème, c'est que ces éléments, aussi rigolos ou barrés soient-ils, restent ça: des éléments. Et l'incapacité de Miéville a tout relier par un récit et un univers cohérent est flagrante dans Kraken. Alors on fait simple: on reprend la trame du Neverwhere de Gaiman en changeant vraiment pas grand chose (il y a même le duo de psychopathes!). Mais ça marche pas vraiment (Neverwhere m'avait aussi fait chier, d'ailleurs).
On finit par se désintéresser des protagonistes pour attendre la prochaine bizarrerie, en subissant des passages qui nécessitent plusieurs relectures avant d'en comprendre le sens.
Grosse déception, peut beaucoup mieux faire.