Fiévreux, intense et tentaculaire, L'Absolu de Daniel Guebel est le genre d'ouvrage qui épuise son lecteur par une multitude de références et d'informations, qui ne permettent jamais de reprendre son souffle. Alexandre Scriabine, le compositeur russe, n'est que l'une des figures de ce roman qui évoque 6 générations de génies dans la même famille, dans l'art, dans les sciences, dans la politique, qui ont accompli de merveilleuses choses méconnues par leurs contemporains et par la postérité. Nous voici d'emblée embarqués dans un voyage qui nous transporte à travers l'Europe, dès le XVIIIe siècle, et se termine de nos jours, en Argentine, la patrie de l'auteur de ce pavé dur à digérer. Il y a pourtant des passages très amusants, où l'on côtoie notamment Bonaparte, Champollion ou Lénine mais chaque page, de par la densité et l'ambition du texte, semble comme un défi inaccessible à relever, au milieu d'aventures picaresques qui, malheureusement, ont progressivement de plus en plus de mal à passionner, de par les nombreuses digressions savantes et la surenchère constante du romancier, certainement très instruit et doué d'une fertile imagination, mais dont la prose submerge plus qu'elle n'immerge. Difficile de ne pas abréger sa lecture, en picorant de ci de là pour voir où se dirige ce bateau (l)ivre. Vers un voyage dans le temps qui remonte jusqu'au Big Bang ? Pourquoi pas, en effet.

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le 9 août 2022

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