Il y a des œuvres qu'on lit comme ça, en passant, pour tuer le temps, celles qu'on vous oblige à lire, merci la scolarité, et celles que l'on prend le temps de savourer jusqu'à la dernière ligne avec ce mélange de déception et de frustration parce qu'il n'y a plus rien après. L'acacia est de celles-là.
La dextérité d'abord. Un style virtuose, flamboyant et lyrique , fluide comme s'il coulait de source et précis à ciseler chaque passage avec la méticulosité de l'artisan.
Le sentiment ensuite. Ironie, humour noir mais sans méchanceté, avec de la compassion en prime parce qu'en filigrane cette impression d'un destin inachevé.
Claude Simon raconte la guerre, la précarité, la médiocrité, la petitesse, la résignation, l'orgueil, le deuil, et nos donne à voir à l'intérieur des chaumières et des tranchées, ce que l'on n'a pas forcément envie de voir, la banalité des existences et l'omniprésence du destin.