L’affaire Creutwald est le premier roman que je lis de Thierry Berlanda . Constatation n°1: l’auteur a une imagination débordante. Constatation n°2 : l’auteur sait l’utiliser à bon escient pour en tirer un roman passionnant! Verdict : une lecture très sympathique, j’ai hâte de lire le suivant !


En 2019, la brigadière Aurélie Deletraz, découvre par hasard dans une sous-pente du commissariat de Saint-Avold, un carnet relatant une enquête hors-norme qu’elle avait elle-même menée cinq ans plus tôt : plusieurs personnes semblaient s’être évaporées dans une lumière surnaturelle mais l’enquête avait été classée sans suite. Intriguée, Aurélie contacte Céline Dumouriez une ex-journaliste et la persuade de reprendre les recherches sur ces étranges disparitions.


Le roman est divisé en deux parties. La première intitulée « Les Fantômes du Vernejoul » est le récit romancé d’un auteur inconnu de l’enquête menée en 2014 par Céline et Julien Valbaume, un stagiaire brillant et perspicace, fortement investi dans l’affaire. Le style de ce récit intrigue car il ne ressemble en rien à un rapport de police. Nous découvrons donc les faits par l’intermédiaire de ce carnet, retrouvé dans les combles du commissariat : disparitions soudaines entourées de lumières vives, une note de fantastique qui dans un polar pourrait en dérouter plus d’un… Je vous avoue que l’association polar et surnaturel me fait tiquer, mais j’ai accroché dès le départ grâce aux personnages, je les ai suivi les yeux fermés pour savoir où l’auteur allait nous emmener, en me disant que si j’étais déçue par la tournure que prendrait l’histoire, je ne serai pas déçue des personnages, qui sont vraiment passionnants.


Et j’ai eu bien raison car dans la seconde partie plus cartésienne intitulée « Le mystère du fort de Queuleu« , consacrée à l’enquête menée par Aurélie et Céline, l’auteur nous entraine de façon très habile sur de fausses pistes ponctuées de multiples rebondissements, nous balade à droite à gauche sans jamais nous perdre, et finit par nous livrer un dénouement des plus réalistes. Les lieux évoqués, le bassin minier lorrain, sont gorgés d’histoire, et cette énigme autour de « ce qui est et ce qui a été… » est l’occasion de nous plonger sur les traces du passé…


Cette enquête des plus sombres est donc servie par des personnages attachants auxquels je n’ai pas pu résister : deux personnages féminins forts se lient d’une belle et évidente amitié car toutes deux traversent une période difficile: Céline sort d’une cure de désintoxication, elle est fauchée, cherche le scoop pour être réhabilitée dans son équipe de presse… Aurélie est la mère désespérée d’un ado désoeuvré, dont le père l’a quittée pour la prof de français de ce dernier…. La relation de ces deux femmes est empreinte de complicité, les répartis font sourire, l’auto-dérision n’est jamais loin. Un pur régal ! Mention également pour le jeune stagiaire Julien Valbaume dont l’aplomb et la persévérance consterne et agace ses supérieurs, j’aurais aimé suivre ce personnage plus longuement!


Je remercie les Editions de Borée de m’avoir confié ce roman, je suis ravie de cette lecture que je vous conseille vivement !

loeilnoir
8
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le 12 oct. 2020

Critique lue 121 fois

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