Pure spéculation de la part de l'éditeur français, qui dans son titre à voulu surfer sur le succès d'un autre livre, à savoir Lolita de Nabokov. Du coup la première déception vient de cette absence, le roman n'est qu'une allusion, un peu comme si l'auteur voulait citer ce livre phare mais sans plus construire son histoire autour de l’œuvre.
Dès le début je ne suis pas entrée dans le livre, les personnages sont vites esquissés et les intrigues molasses. Mais alors que se dessine la véritable fable du roman, on est d'autant plus réfractaire que l'histoire qu'on voulait nous vendre est une fumisterie.
Il faut reconnaître qu'on retrouve le charme anglais, mais il y a eu bien d'autres romans, plus captivants ou peut-être plus agréables à lire sur le sujet d'une librairie. Florence, personnage centrale du livre n'est pas vraiment une passionnée, elle ne sert que de prétexte pour dénoncer une ville repliée sur elle-même qui va dans le sens de celui qui a le plus de relations.
Outre l'absence de Lolita, il y a la confusion des genres : pourquoi nous instaurer un esprit frappeur ? Celui-ci ne sert pas l'intrigue, et c'est tout juste si il ne perd pas le spectateur. Alors qu'on acceptait l'idée de centrer l'histoire sur l'ouverture d'une librairie, cet aspect surnaturel a décidé de nous mettre des bâtons dans les roues.
Je trouve aussi qu'on n'est pas assez dans l'explicite, bien que l'on puisse s'en passersur certains aspects, les personnages gravitent autour de cette femme avec une intention pas toujours identifiable ; d'ailleurs Christine, personnage proche de Florence, joue beaucoup sur cette ambiguïté que j'ai eu du mal à comprendre.
Il n'empêche que pris dans d'autres circonstances, The Bookshop de son vrai titre, aurait eu le droit à un plus grand égard par son ton anglais typique. Reste ce grand absent de Nabokov, car L'Affaire Lolita n'en a que faire de Lolita.