Magnifique hommage à Suzanne Valadon, cette femme qui voulait être extraordinaire et le fût. Née d’une mère illettrée et de père inconnu, elle est malgré tout parvenue à se faire un nom de son vivant dans un monde de la peinture qui n’imagine même pas qu’une femme puisse tenir un pinceau !
Elle a pourtant vécu mille vies, artiste équestre dans un cirque, puis modèle, longtemps en compagnie de sa mère aux prises avec des démons incurables. Jean-Paul Delfino lui prête sa plume pour la laisser conduire le récit, avec verve et sans filtre, sans retenue dans les propos.
Les confidences, celles qu’elle livre à Gazi, son compagnon fidèle et que convoite Francis Carco, qui voudrait en faire un livre, nous en sommes aussi les destinataires. Plongés au coeur d’un Montmartre véritable pépinière d’artistes dont certains sauront se faire un nom pour l’avenir, nous nous attablons au Chat noir, alors que des rumeurs d’une guerre proche sont commentées autour du zinc.
Roman hommage pour cette grande artiste tourmentée, écrit avec un talent remarquable qui en rend la lecture passionnante. Et instructive !