Le principe même du bouquin peut énerver. Michel Leiris se dissèque avec (apparemment) une totale franchise en remontant à son enfance, son éducation, ses peurs, ses phantasmes, et jusqu'à son "âge d'homme" de 34 ans. C'est nombriliste avant tout et ça dérange au début par l'égoïsme de certains propos envers son entourage, la banalité vulgaire de certains passages, l'auto-complaisance de certains autres, la flagellation à l'extrême d'autres encore et l'énumération méticuleuse des influences littéraires et musicales sans intérêt.
Cependant, une fois qu'on admet le principe, il en ressort tout de même des propos très intéressants sur un certain type de personnalité masculine obsédée par le sexe et l'amour, les femmes blessées, les femmes dangereuses, l'idée de marquer le monde, de sortir des conventions et de son milieu, de fuir hors de soi-même. Ca m'a suffisamment touché à des endroits où l'on touche peu pour que j'ai apprécié ce livre, mais si vous ne vous y reconnaissez pas et que vous avez peu de temps pour éprouver de l'empathie pour un névrosé, passez votre chemin sans vous retourner.