Je reste un peu mitigé après la lecture de ce roman et je dois avouer que j'ai été un peu déçu. Beaucoup de très bonnes idées mais une construction narrative alambiquée qui n’en fait pas un livre facile à lire.
Comme souvent avec Neal Stephenson, on pleut sous une avalanche de digressions, de détails techniques venant renforcer le réalisme mais pas forcément indispensables et ça part un peu dans tous les sens. Certains choix narratifs sont étranges, comme le fait d’expliquer des concepts ou certains éléments propres à l’univers bien après les avoir introduits.
Le rythme quant à lui est un peu inégal, alternant longues périodes descriptives et ellipses temporelles. Certains personnages peinent à se démarquer et d’autres au développement intéressants sont mis de côté, laissant un peu le lecteur sur sa faim.
Toutes ces choses font évidemment partie du style de Stephenson, qui oscille entre le confus et le brillant. Même si certains passages sont une pure merveille la fluidité du récit en pâtit. Néanmoins, malgré les longueurs, je n’ai pas lâché le livre.
Certains éléments imaginés démontrent clairement un côté visionnaire de l’auteur (imaginer l’équivalent de tablettes ou d’imprimantes 3D sophistiquées dans les années 90, ce n’est pas rien). On retrouve là encore un parallèle entre une histoire réelle et une histoire virtuelle qui se recoupent comme c’est le cas dans d’autres romans de Stephenson (avec le Metaverse de Snow Crash ou le MMORPG T’Rain de Reamde par exemple).
Les thèmes abordés sont exploités de manière intéressante (méthodes d’éducation, systèmes politiques, réseaux), même si on a de temps en temps un peu du mal à voir où Stephenson veut en venir.
J'ai également trouvé la fin décevante, avec un dénouement expédié trop rapidement et pas franchement à la hauteur des 600 pages de développement.
Malgré tout, l’Age de Diamant reste un bon livre, difficile d’accès mais bourré de bonnes trouvailles et d’un style élégant bien que décousu, le tout dans un univers de science-fiction « postcyberpunk » original, riche et réaliste.