Il y a deux choses qui me surprennent d'emblée : le succès retentissant de ce roman et la comparaison qu'on en fait avec "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry.
A peine trois heures de lecture d'un texte gentillet extrêmement lisse et écrit dans un style majoritairement plat, nonobstant quelques rares passages poétiques... Je ne peux pas dire que "L'alchimiste" soit déplaisant à lire mais je dois reconnaître qu'il ne m'a procuré que bien peu de plaisir. Indolore, c'est le mot.
Pour commencer, pourquoi donner un prénom au héros si c'est pour l'appeler "le jeune homme" tout au long du récit ? J'ai bien compris que Coelho filait la métaphore du pèlerin et de la quête spirituelle à travers Santiago - prénom plus que révélateur -, berger qui plus est, mais à ce compte-là, autant lire tout de suite les Évangiles (d'ailleurs l'auteur ne se prive pas d'en prélever de nombreux extraits pour nourrir sa narration).
En fait, je crois que ce qui m'a le plus déplu dans ce conte "philosophique", c'est le ton ; l'impression agaçante que Coelho s'adressait à moi, lectrice, comme si j'avais trois ans et me situais au degré zéro de l'intellect. Par conséquent, j'ai souvent eu l'impression de lire une succession de lieux communs à la limite de la mièvrerie.
J'ai également ressenti ce même manque de personnalisation et de profondeur qui m'avait marquée à la lecture de "Soie" d'Alessandro Baricco : pas moyen de m'attacher aux personnages. Aucune alchimie - c'est le cas de le dire - entre l'action et moi. le genre de chose qui ne fait jamais pencher la balance en faveur de l'oeuvre, en ce qui me concerne.
Le seul élément qui m'a vraiment intéressée reste le désert. En ouvrant un roman d'un auteur brésilien, je ne m'attendais pas du tout - mais alors pas du tout - à voyager exclusivement en Afrique, à travers le Sahara. Or, le désert exerce toujours sur moi sa magie, son aridité même étant une source féconde pour l'imagination et la méditation.
Pour conclure, je ne comprends décidément pas l'engouement du public pour ce récit qui me semble aussi éloigné du "Petit Prince" de Saint-Exupéry que Rio de Janeiro l'est des Pyramides d'Egypte.