En 4034, les humains ont colonisé de nombreux systèmes, rencontré des intelligences extra-terrestres et voyagent entre les étoiles grâce à des portails, au sein d’un empire galactique, la Mercatoria. Lorsque le portail du système Ulubis est détruit, les quelques planètes le constituant se retrouvent isolées et à la merci d’une attaque par l’archimandrite Luseferous, un seigneur de guerre régnant par la terreur. Fassin Taak, un « voyant » est convoqué par les dirigeants de ‘Glantine : lors d’une de ses expéditions, il aurait trouvé des informations donnant les coordonnées d’un réseau secret de portails appartenant aux Habitants, la plus ancienne civilisation de la galaxie. Il va devoir retourner sur la géante gazeuse Nasqeron pour y continuer ses recherches.
Situé dans un univers autre que la Culture, l’Algébriste est un space opera classique à la limite de la parodie. On y croise des peuples étranges (mention spéciale aux Habitants, habile mélange de sénilité immature et de puissance absolue), un empire galactique et des forces rebelles, un méchant vraiment méchant (Luseferous n’aurait pas dépareillé dans l’Aube de la nuit de Peter Hamilton), des batailles spatiales rythmées, des retournements de situations et une chasse au trésor servant de fil conducteur. Malheureusement, le défaut principal du livre est perçu dès qu’on le prend en main : 790 pages, c’est long, trop long. Trop de personnages secondaires, trop de pistes inutiles, le roman est dilué et perd une partie de son énergie en route. On ne peut que le regretter, car avec deux cents pages de moins, l’Algébriste aurait gardé tout son punch et aurait pu prendre sa place à côté des meilleurs épisodes de la Culture. Mais ne boudons pas notre plaisir : la profondeur des personnages ou la réussite de certains passages (l'exploration de l'épave au début du roman et ses conséquences) sont typiquement banksiennes et largement au dessus de la plupart des space opera actuels.